Photos et informatique

par **Jean Soulan** » Vendredi 18 Février 2011 8:58

Aux temps de l'argentique, les corrections des photos étaient des plus limitées :
- recadrage des photos avec le margeur
- assombrir pour partie cramée de la photo.
A l'ère de l'informatique, tout est possible y compris les manipulations.
La photo naît lors du traitement et non lors du clic clac.

J'en ressens une certaine amertume, j'ai l'impression de tricher, et limite volontairement mes corrections à la marge.

par **lechove** » Vendredi 18 Février 2011 9:02

Salut,
tu peux aussi shootter en jpeg direct, rien ni personne ne t'oblige a faire contre tes convictions en la matiére. :coucou21:

par **Jean Soulan** » Vendredi 18 Février 2011 9:32

Cher lechove,

Mon problème est de savoir où positionner cette (ma) ligne jaune.
Effacer le panneau "sens interdit" bien positionné devant l'église romane : No problem [1]
Redresser cette façade aux lignes fuyantes avec DXO Optics : No problem
Corriger la luminosité : No problem
Mais où commence l'abus ? A quel moment le photographe se transforme en peintre ?

[1] On devrait créer un fil sur pixelistes.com pour faire honte à certaines mairies.

par **lechove** » Vendredi 18 Février 2011 9:40

Ah mais c'est un débat qui date depuis bien longtemps comme tu le signale ce sont bien les peintres qui ont utilisé photoshop avant tout le monde,le fait de ne pas reproduire un détail ou de le reproduire d'une autre manière montre bien que déjà cette question se posait,et puis , chacun met ses limites la ou il juge,de toute façon tout cela n'est que pure subjectivité, car , en photographie il n'y a pas de vérités, seulement des points de vue différents....

par **plopinou** » Vendredi 18 Février 2011 9:44

Jean Soulan, je comprend ta nostalgie, mais c'est comme ca pour tout... "les anciens" disais..
avant c'était comme ca, avant c'était mieux , avant........
Malgré tout je pense que quand tu es arrivé sur terre....le monde a aussi évolué, et tu as très bien sus t'accommoder des nouvelles technologie de l'epoque., mais tu avais aussi le droit de ne pas les utiliser
ma grand mère qui n'a eu que très tardivement sa machine a laver le linge , alors qu'elle a élevée ses 15 enfants seule, et elle a toujours refuser cette technologie... par habitude peut être , ou par nostalgie...
Et demain nos enfants aurons encore de nouvelles technologies, et heureusement pour eux, et nous nous leurs dirons.. avant c'était mieux.. tout simplement parce qu'on a l'habitude, qu'on maitrise, et que la NOUVEAUTé effraye...il faut juste savoir l'apprivoiser, l'utiliser à bon escient..
Donc les nouvelles technologie permettent plus de libertés, mais libre a toi comme le disais lechove, de ne pas t'en accommoder, et de garder un esprit "argentique" lors de tes sorties photos..

tout ca pour dire que quoi que l'on dise ou que l'on face , l'homme avance, et la technologie aussi, il faut savoir en tirer les avantages sans en devenir esclave.

par **lechove** » Vendredi 18 Février 2011 9:51

oui,...vrai, de plus si je peux rajouter un truc, personne d'ailleurs ne met en opposition numérique et argentique, et même mieux ces deux mondes peuvent tres bien cohabiter car l'un se nourrit de l'autre et lycée de versaille.... :-D

moi il m'arrive de refaire du film et bien crois moi, je ne trouve pas que cela soit plus facile.

par **tdge** » Vendredi 18 Février 2011 10:51

Je ne pense pas que la photo numérique implique absolument un post-traitement informatique plus ou moins lourd.

Je prends mes photos en raw et le traitement informatique se limite parfois à une correction de la Bdb puis une conversion jpeg.
D'abord parce que je n'ai pas le temps de passer des heures à essayer de corriger la photo. Ensuite, les quelques fois où je m'y suis risqué, je n'ai pas été très satisfait du résultat (voir photos images/uploads/tdge/DSC_4339b_446.jpg ou http://www.flickr.com/photos/tdalgrande ... 851159611/).

J'essaye donc de faire en sorte que ma photo soit bien dès le départ (pas facile), ce qui rejoint en fait le travail argentique.

Je ne crois pas qu'il faille regretter le temps de l'argentique et se dire que le numérique à perverti la photo. Ce sont deux supports différents. Seulement le numérique permet de faire beaucoup plus de choses beaucoup plus rapidement. Après, chacun fait ce qu'il veut avec ses photos.
Andy Wharol a bien utilisé une photo (surement pas numérique) de Marilyn Monroe pour en faire l'œuvre que l'on connait.

par **lechove** » Vendredi 18 Février 2011 11:59

Surtout que pour faire ça en argentique faut se sortir les doigts du Q,

: DSC_4339b_446.jpg (170.47 Kio) Vu 212 fois; Photo prise le: Lundi 10 Novembre 2008 9:07; Focale: 105 mm; Vitesse de fermeture: 1/500 Secs; Nombre-F: F/9; Vitesse ISO: 320; Balance des blancs: Auto; Flash: Le flash ne s'est pas déclenché; Modèle d'appareil-photo: NIKON D80; Programme d'exposition: Priorité d'ouverture; Correction d'exposition: 0 EV; Mode de mesure: Center-weighted average; Logiciel: Capture NX 2.2.6 W; Commentaire:

par **thomas-56** » Vendredi 18 Février 2011 12:07

Jean Soulan a écrit:Aux temps de l'argentique, les corrections des photos étaient des plus limitées :
- recadrage des photos avec le margeur
- assombrir pour partie cramée de la photo.
A l'ère de l'informatique, tout est possible y compris les manipulations.
La photo naît lors du traitement et non lors du clic clac.

J'en ressens une certaine amertume, j'ai l'impression de tricher, et limite volontairement mes corrections à la marge.

faux, archi faux !
les gens doués et patient ont utilisé des dizaines d'astuces pour post traiter les photos, du masquage, au grattage, au découpage, au collage etc.... les manipulations ont existé. Je suis sur le sujet en ce moment. Un exemple : on est toujours pas sur que la plus célèbre photo de guerre du monde, je parle du milicien de Cappa ne soit pas un montage du soldat sur une autre photo, car les deux sont bons mais ne correspondent pas (le soldat ne pouvait pas se trouver à cet endroit puisque des photos le montre vivant quelques heures avant plutot loin), bref, techniquement c'était déjà possible, ensuite ce sont des théories aussi appuyées sur un savoir faire qui remonte à loin... on peut trouver ces exemples par milliers (renseignez vous sur les montages de Grace Jones en mode aussi, etc...). Il faut se renseigner avant de balancer des trucs comme ca camarade, là on est dans la désinformation qui laisserait penser que la manipulation, la mpodification des couleurs, textures et fond n'existent que depuis la venue du numérique. Il est vrai que c'est plus simple et donné à tous en un clic, mais ca c'est une autre histoire

par **Jean Soulan** » Vendredi 18 Février 2011 12:10

Chers Amis,

Loin de moi cette idée de regretter la photo argentique au profit du numérique.

Dernièrement la TV nous présenta une séance de pose d'un mannequin. Les photos prirent environ 2 heures.
La dite meilleure fût confiée à un "retoucheur" [sous Photoshop].
le bras gauche fût emprunté à la photo 12,
le bras droit à la photo 23,
le front à la 4
le visage à la 49
la bretelle gauche de la robe à la 46
il réduisit la pointure des deux pieds, etc, etc .......
Au total deux jours de travail, pourtant il travaillait vite.

Si je faisais le même travail sur la photo de mon passeport, je ne passe pas le contrôle de police.

par **Jean Soulan** » Vendredi 18 Février 2011 12:21

Pour répondre à notre ami thomas 56

Évidemment les photos maquillées ont toujours existé,
mais c'était du bricolage. de très bons exemples sous Staline : 3 personnages mais 4 paires de pieds, les ombres de gauche à droite pour les uns et de droite à gauche pour les autres.

par **thomas-56** » Vendredi 18 Février 2011 12:27

J'ai bien compris Jean Soulan, mais le numérique n'est qu'une branche nouvelle de la photographie. Le sujet est plus profond car en réalité c'est la puissance du système qui est en cause. Je vais livrer ma théorie sur le sujet : le numérique a fait une chose extraordinaire : elle fait le lien avec la création pure, un retour aux origines : la peinture. Là ou le peintre décide de partir en cacahuète avec son pinceau, le graphiste (photographe) le rejoint à son gré. Alors c'est déstabilisant, mais c'est une évolution très saine selon moi. Maintenant, donner un pinceau à quelqu'un qui n'a pas de connaissance, et c'est la catastrophe, c'est pareil avec le traitement numérique.
Ca n'empeche pas qu'il est possible d'avoir la volonté de rester sobre et de ne jamais trahir une réalité, Depardon en est l'exemple s'il en faut un, un reporter de guerre aussi bien sur, parfois la photo se suffit à elle meme. Chacun fait, le lecteur décide au final. D'ailleurs un meme photographe peut parfois ne rien post traiter et aussi se laisser aller au grè de son imagination à d'autres moments.
Pendant des dizaines d'années, les photographes (en règle générale) n'avaient d'autres choix que de rester dans une réalité, avec un outil limité. Tous les jeunes qui arrivent et n'ont pas connu l'argentique vont balayer ces années d'un revers de main, comme nous regardons le collodion nous meme. Est ce un mal ? Si oui, alors il faut m'expliquer pourquoi, je n'arrive pas à le comprendre, honnetement.

par **thomas-56** » Vendredi 18 Février 2011 12:33

Ah oui, pour info, parce que j'aime autant l'un que l'autre (à regarder, j'ai détesté l'argentique à faire), mais que j'ai un profond respect pour la charge de travail que donnait l'argentique, je fais apprendre les bases de la photo à mon fils avec des bouquins plein de peloch... Il voit à quoi ca ressemble, et la photo est restée la photo.

je sors, je laisse les autres s'exprimer.
Jean :good:

par **Jean Soulan** » Vendredi 18 Février 2011 12:54

Mes premiers posts portaient sur la correction des photos.
Notre ami thomas 56 aborde un autre problème à savoir la manipulation des photos et cite comme exemple Capa et son milicien fauché par une balle.
Effectivement cette photo pose problèmes à nos Historiens, certains parlent même de reconstitution.

par **Jean Soulan** » Vendredi 18 Février 2011 13:57

Sur Robert CAPA :

La guerre d’Espagne

Il part avec sa compagne en 1936, couvrir la Guerre civile espagnole aux côtés de troupes républicaines, pour les magazines Vu et Regard.

En Espagne, il devient un fervent anti-fasciste mais sa seule arme reste son appareil photo. Il va même jusqu’à monter certaines photos de toutes pièces, notamment une improbable victoire des forces républicaines[1].

Mais c’est avec une photographie, devenue depuis célèbre, qu’il obtient une grande renommée. Intitulée Mort d’un soldat républicain, elle représente un soldat des forces républicaines, en chemise blanche, s’effondrant après avoir été touché par une balle. Cette photo symbolise la guerre d’Espagne et est gravée dans la mémoire collective. À partir de 1975, à cause de son engagement une polémique sur l’authenticité de la photo voit le jour. Après enquête, l’identité du soldat est découverte, il s’agit de Federico Borrell Garcia et il est bien tué le 5 septembre 1936, le jour où Capa prend la photo[2]. Mais la polémique continue. Le journal catalan El Periodico[3] en juillet 2009 affirma, clichés comparatifs à l’appui, que la photo n’a pas été prise près de Cerro Muriano, mais près de la localité d’Espejo à 50 kilomètres, endroit où il n’y avait pas de combats à la date de la prise de vue[4]. La confusion vient également du fait que Capa a pris en photo la mort de deux soldats républicains différents à cet endroit[4].

Alors qu’il est à Paris, Gerda Taro est écrasée accidentellement par un char républicain près de Brunete en Espagne lors des combats de la bataille de Brunete. Elle décède le 26 juillet 1937 et jusqu’à la fin de sa vie, Capa aime à dire que Gerda et lui étaient mariés.
[modifier] La seconde guerre sino-japonaise

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