comme c'est souvent le cas, je m'intéresse à l'astronomie depuis tout petit, mais je n'ai commencé vraiment à pratiquer que récemment. J'avais récupéré une petite lunette qui ne servait plus chez un pote avec laquelle j'ai pu observer Jupiter ou Saturne et ses anneaux. Quelques temps plus tard on m'a offert une autre petite lunette, mais un peu plus sérieuse et surtout équipée d'une monture équatoriale non motorisée, la fameuse Bresser Skylux 70/700.
Cet automne j'ai remarqué que le plaque de mon trépied avait une forme de prisme, et que du coup je pouvais montrer directement le boitier sur la monture. J'ai tenté du coup de faire du suivit manuel, mais en aveugle. Sur une cinquantaine d'essai je n'ai réussi qu'une seule fois à avoir un truc potable sur 30s, la technique n'est donc pas viable. Je me suis alors rabattu sur des poses courtes (10s à 50mm) et à f/2 sans bouger la monture, et en l'utilisant uniquement pour recentrer de temps en temps.
En prenant quelques dizaines de poses, assemblées et traitées avec Iris, j'ai obtenu un premier résultat encourageant :
1.

Malgré l'absence totale de suivi de la voute céleste on peut voir beaucoup de chose, la grande galaxie d'Andromède (M31), la nébuleuse Pacman, la galaxie du Triangle (M33, non visible sur cette photo).
J'ai du coup tenté plusieurs fois le coup, comme ici sur le cygne :
2.

On voit clairement la nébuleuse North America, et sur la full on devine les dentelles du Cygne.
Le traitement est quand même difficile, le bruit dans l'image monte très vite et il faut donc cumuler un très grand nombre d'images qui allonge considérablement la durée de l'assemblage. Mon boitier (D700) n'étant pas défiltré je dois user de stratagèmes plus où moins académiques pour faire ressortir les nébuleuse Ha (les rouges) ; du genre combiner les couches RGB de l'image pour faire une luminance propre ou créer des masques à l'aide des couches lab pour augmenter la saturation sur les zones qui m'intéresse. Entre temps je suis également passé de Iris à DeepSkyStacker pour l'assemblage, ce dernier est tout aussi efficace et surtout entièrement automatique et donc plus rapide.
Un week-end alors que j'étais en repas dans la belle famille je suis sorti fumer, et j'ai remarqué qu'Orion commençait à être suffisament haut dans le ciel pour tenter le coup. Je n'avais que le trépied avec moi, le D700 avec son intervallomètre intégré et c'est parti. 204x10s soit seulement 40min de pose. En perfectionnant mes combines j'ai réussi à faire sortir la boucle de Barnard et la légendaire nébuleuse de la tête de cheval, grand moment de fierté

3.

Il est donc tout à fait envisageable de faire du ciel profond, avec du matériel ordinaire de photo diurne. Le minimum c'est un boitier, un objectif qui ouvre assez grand (les 50mm f/1.4 ou 1.8 sont parfait pour ça) et un petit intervallomètre si le boitier n'en intègre pas déjà un.
Depuis peu j'ai investit dans un petit moteur pas à pas pour équiper la monture. Je peux enfin dépasser les 10s de poses et si la mise en station est bien faite je peux laisser tourner le bouzin tout seul. Par contre ma télécommande intervallomètre déconne et je suis obligé d'utiliser celui intégré au boitier qui ne va pas au-delà de 30s

Et donc mes dernières photos en date, avec mon petit setup. La monture + lunette coûtait 65€ chez Lidl et je n'utilise que la monture que j'ai équipé d'un moteur à 100€. Avec un nouvel intervallomètre je devrait théoriquement augmenter un peu la qualité du résultat.
Les Hyades, avec Aldébaran en vedette, les Pléïades et la nébuleuse California :
4.

Non loin de là, la constellation du Cocher :
5.

Voila pour le moment. Je vais continuer à me faire la main avec ce matos mais j'étudie déjà la suite. Je pense investir d'abord dans une monture robuste, je pense à un Eq-6 (il y en a déjà pour plus de mille euros et ça attendra quelques mois) et ensuite une petite lunette type Orion 80ED ou autre, puis viendra l'autoguidage... et si les finances me le permettent j'aimerais pouvoir passer à la caméra CCD. Vivement demain
