Kaboul (Afghanistan) 2004Désolé pour la qualité des photos, je n'avais alors qu'un Canon Powershot S45... assez loin des performances du Coolpix P6000. J'avais eu la chance de faire le voyage avec un collègue d'origine afghane, qui m'avait fournir la plupart des explications que vous pourrez lire ci-après :
1. Kaboul - Aéroport : Lorsque je suis venu à Kaboul en 2004, c'était relativement peu de temps après la chute du régime Taliban. C'était l'époque où l'on croyait cette page définitivement tournée, et où la reconstruction du pays n'était qu'une question de temps. Les vols sur l'Afghanistan étaient relativement rares, et d'ailleurs l'aéroport n'était pas encore parfaitement équipé : les avions devaient encore décoller et atterrir "aux instruments", selon le bon vouloir du contrôle aérien militaire américain.
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2. Kaboul - Aéroport : Kaboul était protégée à l'époque par les casques bleus de l'ISAF, qui ceinturaient la ville... Ici le peloton (canadien) assurant la protection de l'accès à l'aéroport.
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3. Kaboul : la ville n'avait alors qu'un hôtel digne de ce nom... Les visiteurs étaient alors hébergés dans des maisons d'hôte. L'"inter-continental" ne fait plus partie de la chaîne "intercontinental" depuis belle lurette... L'hôtel avait été visé par des tirs de mortiers quelques semaines avant mon passage. Il a été visé plusieurs fois depuis, à partir des collines avoisinantes situées hors du périmètre de sécurité. A noter le panneau à l'entrée. Une Kalashnikov, arme très courante en Afghanistan, coûtait 75 dollars à l'époque, pour un modèle en bon état.
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4. Kaboul : mariage à Kaboul. C'était pour beaucoup des convives une première : hommes avec femmes, femmes apparaissant découvertes, musique lors de la cérémonie, danses, toutes choses interdites pendant l'époque talibane. La gêne était perceptible, celle de la transgression d'un interdit. Mais le plaisir semblait également immense, à la hauteur de l'espoir que vivait alors le pays...
A noter d'ailleurs qu'aux Emirats, mon pays de résidence, les mariages traditionnels ne sont pas aussi osés : tout ce qui était interdit en Afghanistan s'applique encore ici...
J'ai eu l'occasion de discuter avec des invités, parfaitement francophones. Le Lycée Français de Kaboul, dont était notamment issu le commandant Massoud, a éduqué une bonne partie de l'élite kaboulie.
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5. Kaboul – Chicken Street : je n'ai pas compris d'où venait ce surnom de l'artère pour touristes (ben oui) de la ville. On y vend des tapis, des lapis lazulis, de l'argenterie... A noter le groupe électrogène en pleine rue. A l'époque, le réseau électrique ne fournissait du courant que 6 heures par jour. Le bruit dans la rue lors des coupures était à la limite du supportable... Quant à l'eau, elle était directement pompée dans la nappe phréatique, le réseau d'adduction d'eau étant complètement hors service.
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6. Kaboul – Chicken Street : ce sous-officier para était en faction pendant que le major faisait ses courses dans le magasin situé juste derrière. Elle avait deux gardes du corps pour veiller sur elle ce jour là.
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7. Kaboul : la principale activité économique de l'époque étaient les ONG. Il y a eu plusieurs scandales à ce sujet, certaines d'entre elles affichant des coûts de fonctionnement dépassant les 70% du montant total de leurs dépenses ; les salaires très élevés ainsi que le train de vie fastueux (surtout par rapport au dénuement de la population locale) détournait la plupart des dons de leur destination finale... Ce n'est pas forcément le cas de la Croix-Rouge, photographiée ici.
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8. Kaboul : environs de la ville photographiés du centre-ville. Ce n'est définitivement pas une mégapole...
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9. Kaboul : le cinéma Ariana a été restauré avec le soutien financier de la France. D'où la programmation...
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10. Kaboul – Centre ville : comparé à d'autres capitales de la région comme Téhéran, la ville garde un aspect très provincial.
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11. Kaboul : Mosquée. L'overdose islamique de la période talibane avait entraîné selon mes interlocuteurs une profonde désaffection de la pratique religieuse après leur départ. Mais on dit aussi que les Kaboulis (contrairement à d'autres provinces du pays) ne sont pas des fervents musulmans non plus...
12. Kaboul : gamins des rues. Le pays avait connu près de 25 ans de guerre quasi ininterrompue : avant les Talibans il y avait l'invasion soviétique, et avant les Soviétique il y avait eu la guerre civile. L'éducation était en lambeaux, l'analphabétisme était très répandu. Dans notre société nous avons eu beaucoup de mal à recruter du personnel qualifié. Le comptable était ainsi un... pharmacien, formé au Pakistan voisin.
13. Kaboul : studio photographique. Il y a tout sur place : le fond plaqué sur le mur, et l'appareil photo / chambre noire. Le photographe entrait ses mains dans le boîtier dans des trous équipés de gants en tissu, et manipulait le cliché dans les bains sans même voir ce qu'il faisait... par simple habitude ! Au final, j'ai eu mon premier portrait "à la Daguerre" de mon existence, pour un dollar...
14. Kaboul : scène de rue. Il y a une extraordinaire diversité humaine en Afghanistan : si l'ouest du pays partage une large frontière avec l'Iran, l'orient touche à la Chine...
15. Kaboul : femmes de Kaboul. J'ai sorti mon appareil très lentement, et ai commencé à cadrer en prenant tout mon temps, histoire de noter les réactions et le cas échéant m'abstenir de prendre la photo si hostilité il y avait. Aucune réaction, ce qui est inhabituel dans un pays musulman. A noter les type de voile, la burkha qui frappe les occidentaux n'est pas le mode unique. Pour être honnête, je n'ai pas vu une seule femme tête nue dans la rue. Quand j'ai posé la question du maintien du port du voile alors que ce n'était plus obligatoire, la réponse reposait essentiellement sur la commodité : couvertes, les femmes n'avaient pas à subir les remarques des hommes les plus conservateurs. La scène du mariage montre qu'effectivement à l'intérieur d'un bâtiment, la réalité pouvait être très différente.
16. Kaboul : conséquence du fort taux d'analphabétisme, des petits métiers comme écrivains publics sont répandus dans la ville. Moyennant quelques Afghanis (monnaie locale), tout un chacun peut ainsi se faire aider pour remplir formulaires administratifs ou écrire une réclamation.
Presque 5 ans plus tard, la situation à Kaboul est différente : il nous est interdit par notre siège de nous y rendre sauf autorisation spéciale. La société a d'ailleurs fermé ses portes dans le pays. Les dernières communications que j'ai eu avec mes collègues faisait état d'infiltrations de Talibans dans la ville. L'Afghanistan, alors plus sûre que l'Irak, est en train de devenir plus instable...
) je vais poster au fur et à mesure de mes déplacements professionnels les photos prises sur place. Etant basé au Moyen Orient et m'occupant d'une petite dizaine de pays, en plus de missions ponctuelles, cela permet de couvrir un éventail assez large de possibilités de destinations... 
), qui assuraient à l'époque l'approvisionnement de Kaboul de l'étranger. A noter qu'au moment où nous avons débarqué, un hélicoptère armé de l'armée allemande patrouillait sur les collines avoisinantes. J'ai appris par la suite qu'à cette époque, les Talibans envoyaient des obus de mortiers de temps en temps depuis ces collines sur la capitale, histoire de rappeler leur présence...
mais bon ,images impressionnantes de bonne qualité tout de meme 
mais si tu dois y aller autant effectivement nous rapporter ton témoignage. C'est très intéressant et bien documenté. Et en plus, contrairement à tes autres fils et d'autres encore, je ne mettrai pas le Nigéria dans mes priorités 
pour tes images. Celles ci me font revivre des flash backs, d'excellents et moins bons souvenirs. 
sinon des portables 
