Sujet: Où va le métier de photographe ? (autour du droit d'auteur)

[bigwill]

Oui, l'avis de Job.1 qui est professionnel dans la partie depuis un moment est plus qu'intéressant.
C'est vrai que le but à la base c'est de vendre un tirage papier, et moi c'est ce que j'aime faire.
L'éducation du client est à faire sans cesse, c'est vrai et c'est pénible. Et faire la chasse ... pfiou. Je l'ai fait et je continue toujours à le faire mais bon, franchement c'est un peu le coup de l'aiguille et du foin.
Moi je me pose sérieusement cette question de cession de droits limitée avec des vente de photos sur support numérique en qualité limitant le tirage à certains formats en fonction de la cession de droits.
Je me pose la question car je n'ai pas du tout étudié le côté "juridique" de la chose et comme je le dis plus haut y' a du pour et du contre. Après, j'en ai vraiment marre de faire l'éducation de gens qui croient que parcequ'ils achetent un tirage, ils peuvent faire ce qu'ils veulent de la photo.

[jerome51]

Très intéressant ce post.. 20 ans en pro ... et je pense aussi que le marché va changer.. enfin c'est pas nouveau... la fin des années 90 nous a propulsé vers la fin d'un certain monopole... J'ai arrêté mon activité magasin heureusement début 2000 !!!

[Job.1]

La plupart du temps il suffit d'expliquer aux clients et cela se passe bien, la plupart du temps au moment de la vente tu sais déjà qui va te gruger, j'ai une base de données avec tous mes clients, qui me permet

1 - de leur envoyer mes voeux
2 - d'avoir leur adresse, mail, le plus souvent téléphone et leur site internet ou le site de leur club

Je sais très bien qu'une partie scanne mes tirages pour en faire des agrandissements, mais c'est comme sur internet, si tu veux pas que tes images ne se balladent pas partout, tu ne mets rien sur internet, j'ai donc 2 choix je ne vend plus rien comme cela il n'y aura pas de copie ou scan, ou je vend et j'essaye d'éduquer mes clients, par contre quand je chope mes images sur la toile ou ailleurs je suis sans pitié.

La plus grande majorité pense que la propriété intellectuelle ne s'applique pas aux images, c'est un très vaste débat, comme celui des amateurs vendant leur image ou les donnant aux revues et autres publications contre une parution.

Donc à un moment donné, on prend une politique et on essaye de s'y tenir, tout le monde fait n'importe quoi et cela retombe bien évidement sur la profession

[bigwill]

Job.1, oui je penses que tu as raison sur le fait de suivre sa politique.
Comme je l'ai dit, je cherche une solution et n'ai pas d'avis arrêté sur la question.
Le fait d'avoir un fichier client complet est un plus, c'est aussi une bonne idée que tu nous fait partagé. Merci

[Malmoth]

La plupart du temps il suffit d'expliquer aux clients et cela se passe bien.

Ce sont peut-être tes années d'expériences qui font que tu sais expliquer les choses. Moi, quand j'essaie d'expliquer à un client, la plupart du temps, ça se passe mal.

Avec les particuliers, je me suis résigné. Avec les entreprises, je suis offusqué (voir mon post du début). Il n'y a guère qu'avec les publicitaires que ça se passe bien (peut-être parce qu'ils sont les seuls à avoir de réelles exigences qualitatives ?)

Bref, je suis d'accord avec lefrédo, je crois qu'un métier, ça évolue ou ça disparait. Même si je comprends bien la position des plus anciens dans le métier. Pas facile de voir évoluer son métier surtout quand ça signifie un manque à gagner sensible. Mais avons-nous le choix ?

D'autant que quand je me positionne en client, je ne suis pas différent du reste de la population. Je ne télécharge plus de musique illégalement depuis qu'elle est disponible en ligne à 99 centimes d'€...

bigwill, je pense que la vente du fichier numérique, on va y passer tôt ou tard. N'en déplaise à Sevgin, si on regarde du côté de la musique, c'est bien ce qui s'est passé.

De plus, n'y a-t-il pas une hypocrisie sur la définition d'une œuvre photographique ? Vous m'arrêtez si je me trompe, mais légalement, il y a œuvre dès qu'on appuie sur le déclencheur. Je suis désolé, mais je fais une différence entre la photo pour laquelle il m'aura fallu une demi-seconde pour cadrer, et celle pour laquelle j'aurais attendu des heures pour avoir la bonne lumière et des jours pour trouver le bon lieu, le bon cadrage, le bon sens en quelque sorte.

En poussant le raisonnement à l'extrême et en me plaçant du côté du client (aïe, pas taper, c'est juste pour l'exemple), comment comprendre qu'on soit éternellement redevable à l'auteur, pour une photo qui lui a demandé juste un peu de maitrise technique ?

[Sevgin le viking]

Si c'est moi Servin, je n'ai rien contre le support, quel qui soit.
Si j'ai fait l'aparté en musique, c'est que nous payons une redevance pour la copie privée mais nous ne pouvons la faire.
Aprés si je veux écouter ce que j'ai payé dans mon autoradio, pc ou chaine, je n'ai pas à payer 50 fois. ( usage privé)

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pour revenir à la photo, anecdote d'il y a quelques années:
-fraichement sortie d'une école photo, je fais des photos pour un restaurang.
le patron me demande les diapos.
je lui explique le droit d'auteur et ce qu'il en suit.

Au final, était-ce un bon calcul, car avec l'expérience des années plus tard.
un restaurateur renouvelle son menu, donc se servir à vie de mes diapos, pas trés glop pour lui.
bref, aujourd'hui j'ai encore les diapos dont je n'ai jamais pu faire quelque chose et je ne l'ai pas eu en client ensuite.

Si aujourd'hui, ça serait à refaire, je lui ferai un forfait, peut-être limité dans le temps...

[Malmoth]

Si c'est moi Servin, je n'ai rien contre le support, quel qui soit.

Oups, c'est corrigé.

Ton anecdote est en effet à méditer.

[Sevgin le viking]

en parlant de nom, en voyant La Trinité, je pense à mon long séjour au Le Robert.

[Malmoth]

J'espère que tu as apprécié.

[Typiac]

Un sujet intéressant en effet, où plutôt des sujets intéressants! Concernant ton anecdote Malmoth, je crois qu'il s'agit d'un faux problème. Etant donné qu'il y a des barêmes, dès lors que l'institution en question souhaite a priori utiliser tes images sur tous supports, tu vas donc opter pour un contrat de cessions de droits massifs...assortis d'un tarif plein-pot.

Après, si ladite institution n'est pas d'accord, tu peux proposer une cession de droits pour le web, ou pour la presse, nationale ou internationale etc...

Tout est donc dans le contrat et si tu te heurtes à un refus, tu pourras au moins être fier de ne pas t'être fait arnaqué.

Pour ce qui est de l'éducation, je ne crois pas qu'on en ait véritablement besoin dès lors qu'il existe des grilles tarifaires adaptées à tous les supports possibles.

Lorsque je book un modèle d'agence, je le book pour un prix correspondant au droit à la prise de vue. Ensuite, si je publie, le tarif va évoluer en fonction du support et c'est tout!

Après, ma protection des droits d'auteurs est une autre question: Job.1 a fait le choix de ne pas vendre autre chose que du papier pour ne pas trop partir "à la chasse", bien qu'il semble qu'il y aille quand même.

D'autres seront moins restrictifs et n'hésiteront pas à passer cette frontière entre le papier et le pixel à leurs risques et péril.

Pour ma part, je pense donc que le vrai débat se situe au niveau de cette fameuse protection de droits d'auteurs et là, très sincèrement, je suis très partagé notamment au regard des prix prohibitifs pratiqués.

J'ai une partie de ma famille qui travaille dans l'art (marchands, artistes et presse). J'ai donc eu la chance d'avoir toujours eu un libre accès à ce type de beauté. Qu'en est-il de ceux qui doivent attendre le premier dimanche du mois pour aller visiter un musée national devant lequel ils auront le droit de faire la queue pendant deux heures avant d'aller s'entasser comme du bétail?

[Malmoth]

Pour continuer ma petite histoire. J'ai proposé à mon prospect de lui céder les droits de reproduction sur toutes les photos du reportage (1 journée de shooting, à la base) pour sa communication interne et pour son site intranet à 450 €.

Eh bien devinez quoi ! Il a encore trouvé ça trop cher. Franchement, ce n'est pas abuser ?

[Malmoth]

La vache.

Même ma deuxième proposition n'a pas été retenue. Je cédais les droits aux prix d'un tirage papier.

Cette fois, ce sont les frais de production qui étaient trop élevés. Tu m'étonnes, mon premier devis portait sur une journée de reportage. Mon prospect aurait sans doute voulu que mon prix ne change pas pour un reportage qui faisait en réalité 2,5 jours.

[lefredo]

Mouais, c'est vraiment abuser là

[Malmoth]

Ouais, je t'avoue que là, j'accuse le coup.

Le truc, c'est qu'ils ont trouvé un photographe pour faire 2,5 jours de reportage avec cession des droits sur toutes les photos pour 1000 €, je pense.

Après, quand je vais aller en réunion du groupement de photographe pro, on va me bassiner avec le fait qu'il ne faut pas casser les prix.



Prenez garde ! Le métier change, qu'on le veuille ou non.

[Job.1]

Oui, bienvenue au club

Quand un client commence par te casser les prix c'est soit qu'il n'y connaît rien, soit que de toutes les façons tu seras toujours trop cher pour lui.

Maintenant et depuis quelques temps, je ne perds plus mon temps en discussion, je les renifle dès qu'ils arrivent.